TABLE DES MATIÈRES
- Qu’est-ce que la pollinisation?
- Pourquoi les abeilles sont-elles importantes?
- Quelle est la plus grande menace pour les abeilles indigènes?
- Comment aider les abeilles au jardin?
Qu’est-ce que la pollinisation?
La pollinisation se produit lorsque la partie mâle (le pollen) d’une fleur est déplacée vers la partie femelle (stigmate) d’une autre fleur de la même espèce. De cette manière, tout simplement, des graines fertiles sont produites. 90 % des plantes à fleurs doivent être pollinisées. Bien que certaines sont considérées autogames (elles se pollinisent elles-mêmes), la plupart des plantes sont pollinisées par les oiseaux, les abeilles, les papillons, d’autres insectes, le vent et/ou l’eau.
Ces pollinisateurs permettent la pollinisation de plusieurs centaines de milliers d’espèces de plantes et de plus d’un millier de cultures. La production d’aliments comme les bleuets, les pommes, les cerises, les courges et les tomates dépend surtout des insectes pollinisateurs, et dans une moindre mesure, du vent.
Pourquoi les abeilles sont-elles importantes?
En 2021, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a estimé que la contribution économique annuelle totale de la pollinisation par les abeilles domestiques, grâce à l'ajout d'une valeur directe aux récoltes, était d'environ 3,18 milliards de dollars. Si l'on compte également les services rendus à la production de canola hybride, ces estimations montent à une valeur annuelle de 7 milliards de dollars.
Les abeilles sont l’un des plus importants pollinisateurs. Elles se nourrissent et ont besoin de nectar et de pollen. Le nectar liquide sucré procure de l’énergie et sert à la production du miel, et le pollen fournit des protéines et d’autres nutriments à la colonie. Les abeilles se déplacent d’une fleur à l’autre avec de petites quantités de pollen. Elles se frottent contre les fleurs et déposent le pollen sur les autres fleurs qu’elles visitent, ce qui donne lieu à une pollinisation croisée. Les autres pollinisateurs, comme les papillons, les mouches, les scarabées et les colibris, recherchent le nectar mais peuvent entrer en contact avec le pollen par inadvertence.
Le fait que les abeilles recueillent et transfèrent le pollen les rend plus utiles que les autres pollinisateurs qui recueillent seulement le nectar. Ces autres pollinisateurs sont tout de même précieux.
Quelle est la plus grande menace pour les abeilles indigènes?
Nos populations d’insectes pollinisateurs indigènes sont en déclin. Ces pollinisateurs incluent les abeilles solitaires, les bourdons, les guêpes, les syrphes, les papillons nocturnes, les mouches et les scarabées. De récentes études mentionnent différentes causes : perte d’habitat et fragmentation de l’habitat, développement urbain, utilisation de pesticides, pollution environnementale et maladies. En raison des changements climatiques, de nouveaux insectes envahissants et plus agressifs provenant du Sud chassent les pollinisateurs indigènes de leur habitat naturel.
Comment aider les abeilles au jardin?
Oui, il est possible de venir en aide aux abeilles en leur fournissant des endroits naturels où butiner et construire des nids. Les abeilles indigènes et les papillons sont attirés par des couleurs spécifiques : les abeilles apprécient les fleurs bleues, violettes, pourpres, blanches et jaunes, tandis que les papillons recherchent les fleurs rouges, oranges, jaunes et rose-pourpre. Donc, cultivez des fleurs odorantes et aux couleurs vives, du printemps à l’automne.
Voici ce que vous pouvez faire…
Les plantes indigènes mellifères
Selon les experts en pollinisateurs, les plantes indigènes sont de 3 à 4 fois plus susceptibles d’attirer les pollinisateurs indigènes. Ils visiteront tout de même les plantes non indigènes, mais ils préfèrent les fleurs auxquelles ils sont habitués.
Assurez un approvisionnement tout au long de la saison
Cultivez des plantes dont les périodes de floraison se chevauchent afin qu’il y ait toujours des fleurs au fur et à mesure que la saison avance.
Si la colonie est menacée par un manque de nectar ou une chaleur extrême, vous pouvez offrir aux abeilles un mélange maison composé de sucre et d'eau ou encore un sirop prêt à l'emploi qui répondra à leurs besoins durant une période plus creuse.
Obtenez la recette ici.
Disposez vos plantes en groupes
Il est plus facile pour les pollinisateurs de trouver la source de nourriture si vos plantes sont regroupées!
Utilisez notre plan pour réaliser un magnifique bosquet composé de plantes particulièrement appréciées des pollinisateurs.
Prenez en compte les couleurs, formes et odeurs préférées des pollinisateurs
Il existe un site Web très utile qui indique quoi planter dans votre région (les guides sont offerts en français) : Planting Guides | Pollinator.org. Il suffit d’entrer votre code postal dans la section canadienne et vous obtiendrez une liste des plantes appréciées des pollinisateurs dans votre région. Les dernières pages proposent une liste complète.
Voici une autre adresse afin de savoir quoi planter région par région si vous habitez aux États-Unis : Pollinator-Friendly Native Plant Lists | Xerces Society
Utilisez des plantes de différentes hauteurs
Créez une canopée avec des arbres, des arbustes, des plantes grimpantes, etc. avec des hauteurs décroissantes. Placez les plantes les plus grandes à l’arrière!
Créez des endroits protégés
Plantez près d’une grosse roche ou d’un mur de pierre pour donner aux pollinisateurs un endroit où s’installer, et ajoutez des arbustes et des herbes hautes à proximité pour les protéger des éléments et des prédateurs.
Certains pollinisateurs sont des spécialistes
Un petit pourcentage de pollinisateurs ne se nourrissent que d’une ou deux sortes de plantes. Ils ont développé des comportements ou adapté leurs corps en fonction de plantes spécifiques. Les monarques adultes, par exemple, se nourrissent du nectar de plusieurs fleurs, mais ne se reproduisent que là où l’asclépiade est présente. Les feuilles de l’asclépiade sont la seule et unique nourriture des larves du monarque.
Évitez de déranger le sol dans certaines sections
La plupart des abeilles et bourdons indigènes font leurs nids dans le sol, sur des terrains sablonneux et bien drainés orientés vers le sud. Si possible, créez un endroit invitant pour ces insectes en évitant de déranger cette section de votre cour.
Transformez certaines sections en jardins pour pollinisateurs
Si certaines sections de votre pelouse ne sont pas utilisées, il est possible de les transformer en jardins pour pollinisateurs. Si vous ne souhaitez pas y planter d’arbres, d’arbustes et de fleurs, vous pouvez remplacer certaines sections par des plantes couvre-sol indigènes.
Fournissez de l’eau aux abeilles
Votre jardin devrait inclure un bain d’oiseaux ou des contenants d’eau peu profonds pour tous les pollinisateurs. Assurez-vous que l’eau soit fraîche en tout temps. Vous seriez surpris d’apprendre à quel point les abeilles aiment boire. Si le niveau de l’eau est trop profond, ajoutez de petites roches au centre pour leur permettre de se poser lorsqu’elles s’abreuvent.
Apprenez ici comment créer un abreuvoir pour abeilles et papillons : Fabrication d’un abreuvoir pour abeilles
Ajoutez un hôtel pour abeilles à votre jardin
Vous pouvez vous procurer un hôtel pour abeilles en ligne ou dans un centre jardin. Ils sont conçus pour attirer les abeilles solitaires (celles qui ne vivent pas en colonies). Chaque femelle fera son propre nid dans les tunnels naturels ou artificiels. Fixez-le sur un poteau à 1 ou 2 mètres du sol, et orientez-le vers le sud.
Apprenez ici comment construire un hôtel pour abeilles : Bee Houses for Native Solitary Bees | The Old Farmer's Almanac
Trouvez davantage d’idées ici : Comment prendre soin des abeilles de son jardin ?
Soyez un jardinier paresseux en automne
En automne, évitez de couper les plantes mortes ou d’arracher vos annuelles. Plusieurs papillons, incluant les papillons nocturnes, passent l’hiver dans des cocons fixés sur les tiges des plantes. Certaines larves d’abeilles indigènes passeront l’hiver dans les tiges creuses ou autres cavités. Attendez le printemps suivant avant de couper. Si vous choisissez de couper en automne, coupez à environ 30 cm (1 pi) du sol, et laissez les tiges coupées au sol jusqu’au printemps.