Vos semis à peine démarrés sont déjà fort prometteurs? Ne rangez pas encore les pots et les semences non utilisés! Avec les astuces que nous nous apprêtons à vous révéler, vous serez en mesure de tirer le maximum de votre potager.
Comment planifier un potager à haut rendement
aviez-vous qu’il est possible d’allonger la période de récolte de la majorité des légumes, fruits et herbes aromatiques? C'est la façon facile de maximiser la performance du potager.
Et parce qu’au potager un sol laissé à nu ne profite qu’aux mauvaises herbes, des stratégies toutes simples permettent de cultiver chaque parcelle, du début à la fin de la saison de jardinage.
Cela demande évidemment un peu de planification.
Commencez par sélectionner les plantes potagères que vous souhaitez cultiver. Avant de dessiner le plan de votre potager, dressez un tableau afin de classer chaque plante selon sa catégorie.
- À croissance rapide et à maturation précoce
- À croissance lente et à maturation tardive
Déterminez également si le légume offre ou non la possibilité de faire des semis successifs et avec quelle plante il peut bien cohabiter. (On explique plus loin le principe de cohabitation qui est visé dans la production d’un potager à haut rendement.)
Les avantages de l’étalement des récoltes
Le premier avantage est évidemment de prolonger la période de récolte. Le second, tout aussi intéressant, est que cela vous évite de vous retrouver à un moment avec trop de légumes frais à consommer, et rien ensuite.
C’est très facile à réaliser avec les haricots et les laitues. Les semis échelonnés sur plusieurs semaines vous offriront des récoltes successives, tant et aussi longtemps que la météo le permettra. D’autres plantes potagères le permettent également en début de saison. Toutefois, au fil des semaines, on devra peu à peu se tourner vers des légumes ou des fines herbes à croissance rapide qui parviendront à maturité avant les risques de gel.
Comment étaler la récolte des légumes d’été
Les légumes d’été, comme les tomates, les aubergines, les poivrons et les cucurbitacées (famille des courges), demandent plus de temps à parvenir à maturité. Leur cycle de vie est plus long. Ils occupent donc le même espace au potager durant 4 à 6 mois, dépendamment de la variété.
Souvent plantés au potager en mai, ils produiront à compter de juillet ou août, pour mourir à l’automne. Ils sont moins adaptés aux pratiques d’étalement des récoltes. On peut toutefois récolter sur une plus longue période en plantant à la fois des variétés précoces et tardives.
Les tomates, par exemple, peuvent être classées selon 5 niveaux de maturation:
- Les variétés précoces produisent des fruits en moins de 55 jours : Frontenac, Carnival
- Les variétés hâtives produisent après 55 à 65 jours : Muscat, Montmaurin 1920
- Les tomates de mi-saison seront récoltées après 65 à 80 jours : Chianto rose, Monstrueuse de Lyon
- Les tomates tardives demandent entre 80 et 100 jours : Mémé de Beauce, Domingo
- Les variétés très tardives ont besoin de 100 jours ou plus : Yamali Blue, Marvel Striped
Qu’est-ce que la contre-plantation
Contre-plantation… Le mot vous fait sourciller?
Ne vous fiez surtout pas au nom de la technique qui laisse croire qu’elle est contre-productive.
La contre-plantation est issue du maraîchage traditionnel. On la pratiquait aux alentours de Paris au 18e siècle dans un but purement mercantile. C’est-à-dire non pas pour nourrir la population, mais bien pour s’enrichir.
Elle doit son grand retour à la permaculture qui a eu la merveilleuse idée de l’assaisonner au goût du jour. Il s’agit d’une façon efficace et facile de stimuler la productivité d’un potager sans avoir à agrandir. Les cultures se succèdent en vitesse accélérée, au point où l’on peut espérer doubler les récoltes.
Le principe consiste à semer ou à planter à répétition, à proximité de légumes qui sont au tout début de leur croissance ou encore en fin de production. L’objectif étant d’optimiser l’espace – et de détourner le temps qui en jardinage est plus compté que jamais. Ceci afin d’obtenir une récolte optimale.
Il s’agit d’une forme d’association des cultures tout comme le compagnonnage. Cette association vise cependant strictement le rendement et l’augmentation de la production.
À savoir: La permaculture est une conception de l’agriculture et de l’horticulture durable reposant sur la croissance des écosystèmes agricoles de manière autosuffisante et durable.
La contre-plantation en pratique
La contre-plantation se pratique de deux façons :
- Différentes variétés de légumes sont semées ou plantées simultanément et côte à côte. On choisit des légumes à cycle court et des légumes à cycle long. Les premiers arrivent à maturité tandis que d’autres poursuivent leur développement, parvenant à différentes phases et assurant une production continue dans une même section du potager.
- Des plantes potagères de différentes variétés sont semées ou plantées dans différents laps de temps. On sème ou on plante un nouveau légume tout près d’un autre qui arrive en fin de croissance. Le nouveau remplacera éventuellement le plant qui ne produit plus, sans qu’on ait eu à attendre que l’espace se libère.
Voici quelques exemples concrets de la contre-plantation.
La culture des tomates en fin de saison
Lorsque les tomates ont ralenti leur production, on peut en effeuiller le bas pour planter des laitues, des épinards, des radis, du basilic ou du persil à leur pied. Les plants de tomates continueront à produire mais les semis ou jeunes plants pourront bénéficier de la lumière et des arrosages, mais également d’une ombre bienvenue lors des chaudes journées d’été.
Dans les régions plus tempérées, où les poivrons n’arrivent pas à maturité en fin de saison, on peut également pratiquer la contre-plantation à leur pied. Idem pour les aubergines.
La culture des courgettes en début de saison
À l’inverse, en début de saison on profite du fait que les courgettes occupent peu d’espace pour planter ou semer à leurs côtés des laitues ou autres plantes potagères à croissance rapide.
Les légumes de cycle court seront récoltés et disparus avant même que les courgettes ne réquisitionnent tout l’espace qui leur revient.
Par cette pratique, le même espace vous permettra de récolter quelques kilos de courgettes en plus de belles grosses laitues.
La plantation intercalaire : produire plus en travaillant moins
Comment un potager peut-il être à la fois plus productif et demander moins d’entretien? Simplement parce que des plantes bien choisies et plantées au bon endroit bénéficient de la présence des autres.
La plantation intercalaire est difficilement rentable dans les grands espaces de plantation en raison de l’investissement en temps qu’elle exigerait. Il s’agit toutefois d’une option gagnante pour les propriétaires de petits potagers. Les cultures ne se côtoient que très peu de temps, mais permettent d’accélérer considérablement et efficacement la succession des cultures.
Voici comment:
- Les plantes se protègent mutuellement. Bien que l’objectif ici vise uniquement la productivité, certains avantages du compagnonnage sont reproduits. Par exemple, un plant mature offrira un espace ombragé et à l’abri des vents où un jeune plant pourra se développer.
- Au potager, l’espace est occupé par différentes plantes arrivées à différents stades de développement. Le sol laissé à nu étant rare, en raison des plantes qui le couvrent, le paillage est donc moins nécessaire, tout comme l’arrachage des mauvaises herbes.
- La profondeur d’enracinement varie selon la variété de légume. Planter différents plants dans un même espace permet de puiser les éléments nutritifs se trouvant à différents niveaux dans le sol, que ce soit en surface ou en profondeur.
- En plantant des légumineuses (fèves, pois, haricots) avec d’autres plants, on améliore la qualité du sol en fertilisant naturellement le terreau de plantation. Ces plantes ont la capacité de capter l’azote atmosphérique pour ensuite le restituer au sol.
- Certaines plantes peuvent attirer les insectes bénéfiques et les pollinisateurs, dissuader les ravageurs et agir comme répulsifs contre les insectes nuisibles.
À SAVOIR: Peu importe la méthode utilisée pour augmenter la productivité du potager, mieux vaut tenir compte de l’espace de plantation dont chaque plante a besoin. Les cultures secondaires ne doivent pas nuire à la culture principale. Planter trop serré peut entraîner le développement de maladies.
Maîtriser l’art des semis successifs
Les semis successifs sont une belle façon de rentabiliser l’espace dédié aux plantations et de profiter du plein potentiel de votre potager. Le nombre de légumes et d'herbes aromatiques que vous pouvez récolter au fil de la saison dépend évidemment de leur durée dans votre région et de la rapidité avec laquelle chaque culture choisie arrive à maturité.
Comment faire des semis successifs?
Au moment des semis intérieurs, plantez une partie de vos semences. Répétez avec d'autres graines quelques semaines plus tard, et ainsi de suite. Vos premiers semis vous offriront une première récolte, les suivants une seconde et ainsi de suite. De cette façon, vous pourrez récolter des légumes sur une base régulière au lieu de tous en même temps.
Ainsi, dans une même parcelle du potager, on peut faire suivre une récolte de légumes printaniers (épinards, roquette, oignons verts) par une culture de légumes d’été (concombres, tomates, basilic) pour enfin planter, au début de l’automne, des légumes à croissance rapide qui se récoltent tardivement (laitue et radis).
Plantez également de la laitue entre vos jeunes plants de tomates, ou des graines de radis en rangées alternées avec des graines de carottes. Vous aurez récolté la laitue et les radis au moment où les tomates et les carottes auront besoin d’espace pour pousser.
Quels légumes resemer au cours de la saison?
Les légumes sont regroupés sous deux catégories selon leur cycle de vie, les premiers étant à croissance rapide, les autres à croissance lente.
Les légumes à cycle long (tomates, poivrons, aubergines, etc.) permettent rarement de réaliser plus d’une plantation au cours d’une même saison. On peut toutefois le faire avec les légumes à cycle court puisqu’ils arrivent rapidement à maturité (mais dépérissent tout aussi vite!).
Parmi les légumes à cycle court, on retrouve les haricots, les radis, les pois, les fèves, les laitues et les épinards. En raison de leur rapidité de croissance, on peut souvent les resemer toutes les deux à trois semaines afin d’obtenir des récoltes continues jusqu’aux gelées.
Comment utiliser le calendrier des semis
e calendrier des semis est un outil pratique permettant de savoir quand débuter les semis intérieurs ou extérieurs. Il demande à être employé avec une certaine souplesse puisque la date du dernier gel varie d’une année à l’autre.
Notez également que le calendrier doit être adapté à votre région et à votre zone de rusticité. Autrement, il faudra tenir compte des écarts de température qui prévalent.
Consultez notre calendrier des semis.
Les plantations simultanées ou semi-simultanées
Une autre technique permettant de prolonger les récoltes consiste à planter simultanément des variétés à maturation précoce, de mi-saison et à maturation tardive d'une même culture. Elles mûriront successivement, vous offrant une récolte fraîche et continue avec une seule séance de plantation.
On indique généralement sur les sachets de graines si les variétés qu’ils contiennent sont à maturation précoce, moyenne ou tardive. Encore une fois, si votre saison de jardinage est longue, la période de récolte pourra se prolonger davantage puisque les variétés les plus tardives auront le temps d’arriver à maturité.
Si vous en êtes à votre première expérience, cette technique est facile à réaliser avec le maïs sucré et les pois.
On a évidemment moins de choix avec des légumes qui mettent plus de temps à parvenir à maturité, comme les tomates. Même si les récoltes se feront plus tard en saison, il est néanmoins possible de se procurer des variétés plus précoces et d’autres plus tardives, tel que mentionné plus haut.
Les légumes vivaces : haut rendement et sans tracas
Les légumes vivaces sont aussi une option à haut rendement puisqu’ils prennent de l’ampleur année après année, souvent sans exiger la moindre intervention. Dans les régions nordiques, ils sont évidemment plutôt limités. On trouve toutefois l’asperge et la rhubarbe (eh oui, c’est un légume).
On les plante une fois et ils reviennent fidèlement à chaque printemps, chaque fois de plus en plus gros et de plus en plus productifs. Ils sont pratiquement sans entretien, bien acclimaté à leur environnement et ne demandent qu’une chose, qu’on les laisse en paix!
