En hiver, les vents froids et le gel peuvent causer de réels dommages aux plantes les plus sensibles. Les annuelles périssent et plusieurs vivaces passent un mauvais quart d'heure. Même les espèces les plus tolérantes apprécieront un petit coup de pouce pour traverser la saison froide.
Quand faut-il installer les protections hivernales?
Installez vos protections hivernales le plus tard possible, idéalement une fois le sol gelé et les feuilles tombées, ou même après une bonne chute de neige. Cela évitera à vos plantes de se réchauffer lors de brusques changements de température susceptibles de les faire sortir de leur hibernation. Si on retarde le moment de mettre les toiles, les piquets peuvent être plantés avant que le sol ne soit trop dur.
Pour que le jardin demeure agréable à regarder, on vous suggère d’utiliser des matériaux naturels ou d’origine végétale lorsque c’est possible (paillis, branches de conifères, structures de bois, jute). Ils se fondent plus facilement au décor. Tentez également d’harmoniser les couleurs et d’éviter les matériaux disparates. Enfin, optez pour du blanc pour les protections basses qui seront rapidement recouvertes de neige.
Pour savoir comment réaliser un jardin féérique en hiver, lisez notre article : L’art du paysagement hivernal : jardiner autrement
Une méthode facile pour protéger vos plantes
Le paillage est l'une des méthodes les plus simples et les plus répandues pour protéger les plantes pendant l'hiver. On l'utilise pour protéger les végétaux moins résistants au froid ou qui poussent dans une zone balayée par le vent où la neige s’accumule difficilement.
En appliquant sur la zone racinaire entre 10 et 15 cm de matière organique (paillis de cèdre, écorces décoratives, écales de cacao), vous pouvez éviter que le froid ne cause des dommages aux racines et à la couronne de vos plantes.
Attendez le premier gel au sol avant de recouvrir les vivaces de paillis et évitez de couvrir la base du tronc des arbres et des arbustes. Retirez le paillis aussitôt le sol dégelé au printemps.
Voici d’autres options pour protéger les végétaux qui ne requièrent pas de protections hivernales élaborées.
- Utilisez le feuillage d'une plante ou une couche de feuilles mortes déchiquetées pour créer une barrière de protection contre le froid.
- Fabriquez un tipi avec des frondes de fougères ou des branches de conifères. Elles permettent de retenir la neige et sont esthétiques!
- Favorisez l’accumulation de neige en conservant les tiges et le feuillage fané des vivaces jusqu’au printemps.
À SAVOIR : La neige non tassée est relativement légère et isole bien. D’ailleurs, dans les régions qui profitent d’une bonne couverture de neige, on peut cultiver un plus grand nombre d’espèces.
Structure de protection
L’installation d’une protection complète en 4 étapes faciles
Une protection bien installée permet de protéger à la fois les racines et la partie aérienne de la plante. Voici comment procéder à l’installation d’une protection complète en 4 étapes faciles :
- Recouvrez la base de la plante d’une couche de paillis qui protégera les racines de l’alternance des périodes de gel et de dégel.
- Plantez dans le sol quatre à cinq piquets autour de la plante.
- Entourez les piquets d’une clôture à neige solidement fixée.
- Enveloppez la clôture à neige d'une toile de protection et utilisez une agrafeuse pour la maintenir en place.
L’emplacement des piquets
Les piquets et la clôture à neige servent de support à la toile, de façon à créer un abri fonctionnel pour une ou plusieurs plantes. Assurez-vous que l’air puisse circuler afin d’éviter les problèmes de moisissures et les maladies. La toile ne devrait d’ailleurs jamais toucher les végétaux car elle conduit le froid et parce que les sels des embruns peuvent la traverser par capillarité.
Les autres types de protections hivernales
L’utilisation des cônes
Les cônes en polystyrène sont très pratiques. Ils s’installent en un rien de temps et permettent de protéger non seulement les rosiers, mais également les plantes naines et les jeunes plants. Il faut toutefois se rappeler d’y percer quelques trous afin d’assurer la circulation de l’air.
Les filets
Les filets peuvent être utilisés pour ficeler les arbustes susceptibles d’être écrasés sous le poids de la neige ou dont les branches pourraient être brisées par le verglas. Si vous n’avez pas de filet, vous pouvez utiliser une corde en fibre naturelle.
Les protections à éviter
Évitez les protections en plastique. Ce matériau empêche les plantes de respirer, provoque une condensation excessive et emprisonne l’humidité. Cela se traduit par une accumulation de glace et des feuilles lyophilisées, et éventuellement les végétaux pourrissent.
On préfère également les matériaux de couleur claire à ceux de couleur foncée, qui accumulent la chaleur.
Comment protéger les rosiers en hiver
Avant d’abriter un rosier, attendez que toutes ses feuilles soient tombées. Ne les laissez pas au sol; ramassez-les pour éviter les maladies.
Rabattez le rosier de sorte qu’il puisse être couvert par le cône. N’oubliez pas de percer le cône à différents endroits pour permettre à l’air de circuler et ainsi éviter les problèmes de moisissures.
Les rosiers grimpants, tout comme les plantes grimpantes non rustiques, devront être détachés de leur treillis, couchés au sol et recouverts de paillis ou d’une protection adaptée.
Les rosiers rustiques ne nécessitent aucune protection. Il est toutefois préférable de couvrir le point de greffe (de terre, de paillis ou de mousse de tourbe) pour le protéger du froid au cas où il serait moins rustique. On peut également déposer du paillis à leur pied pour protéger les racines du froid.
Pour plus de conseils et pour découvrir des variétés qui ne requièrent aucune protection hivernale, lisez nos articles :
Comment choisir un rosier
25 rosiers faciles et sans entretien
Comment protéger les jeunes arbres et les arbres fruitiers durant l’hiver?
Il n’est pas rare que les jeunes arbres et les arbres fruitiers soient la proie des rongeurs lorsque la nourriture se fait plus rare. Les grillages métalliques et les spirales de plastique blanc perforé empêchent les lièvres, les campagnols et autres petits rongeurs de grignoter leurs troncs et leurs rameaux.
Protection hivernale pour les conifères
Les conifères résistent mieux que n'importe quelle autre plante aux rigueurs de l’hiver. Toutefois, comme leurs aiguilles persistantes ont besoin d’une grande quantité d'eau, ils doivent faire des réserves. Durant l’automne, arrosez-les abondamment avant les premiers gels. Bien hydratés, ils pourront davantage faire face à l’agression des vents desséchants.
Enveloppez les conifères érigés d'un filet noir ou transparent, ou retenez les branches contre le tronc avec de la corde en fibre naturelle. On empêche ainsi la cime de s'ouvrir et les branches de plier sous le poids de la neige ou du verglas. Évitez de trop serrer afin de laisser l’air circuler. Le centre de la plante ne doit pas rester humide pour éviter l’apparition de maladies.
TRUC DE PRO : Si vous utilisez de la corde, attachez-la d’abord à une branche du bas et enroulez-la autour de la plante en remontant, jusqu’à former un cône pointe vers le haut.
Installez également des tuteurs aux conifères situés près de la maison ou sous le toit afin d’éviter qu’ils ne soient abîmés par l’accumulation de neige ou de glace. Pour les protéger des vents, entourez-les de clôtures à neige. Solides et aérées, on s’en sert pour entourer la base des grands conifères ou former des abris qui recouvrent entièrement les conifères de forme globulaire.
ASTUCE : Rapides à installer, les cônes à rosiers en mousse de polystyrène sont parfaits pour les jeunes plants et les conifères nains à condition qu’ils soient munis de trous d’aération.
Autres conseils pour permettre à vos végétaux de bien traverser l’hiver
- Rassemblez votre matériel à l’avance : filets, corde en fibre naturelle, spirales de plastique ou grillage, clôtures à neige en bois, toiles de protection synthétique, toiles de jute, cônes de polystyrène.
- Les clôtures à neige constituées de lattes de cèdre sont préférables à celles faites de bois mou, qui pourrissent, ou en épinette, qui sont cassantes. Elles sont légères, plus robustes et résistantes à la pourriture.
- Afin d’éviter que leurs racines ne gèlent, les plantes cultivées en contenants doivent être enterrées dans la plate-bande, avec ou sans leur pot.
- Évitez de circuler sur la pelouse lorsqu'elle est en période de dormance sinon le gazon sera plus lent à s’en remettre au printemps. Dégagez les trottoirs pour inciter vos invités à les utiliser et ne stationnez pas de véhicule sur la pelouse. Pour d’autres conseils sur l’entretien de la pelouse en hiver, consultez : Entretien de la pelouse en hiver | C-I-L pelouse et jardin (cillawnandgarden.com)
Quand doit-on retirer les protections hivernales?
Enlevez les protections hivernales au début du printemps, en mars ou au début avril, selon la région et la température. Retirez le paillis qui protège les vivaces et dégagez les arbres et les arbustes afin d’éviter le pourrissement ou un débourrement précoce des bourgeons.
Procédez lors d'une journée nuageuse. Vous éviterez ainsi à votre plante le choc d’une exposition soudaine au soleil.
Retirez les toiles et les cônes hâtivement en période de redoux, ou s’il y a possibilité de surchauffe, afin d’éviter les risques de moisissures. Il sera toujours possible de les remettre en place en cas de gel tardif.
Comment s’éviter la corvée des protections hivernales
L’installation des protections hivernales est pour vous une corvée? Cultivez des plantes bien adaptées à votre climat et plantez-les aux bons endroits. Elles traverseront l’hiver sans nécessiter la moindre protection.
- Choisissez des plantes adaptées aux conditions de culture et à la zone de rusticité de votre jardin.
- Évitez de placer une plante peu rustique dans une zone balayée par les vents dominants.
- Renoncez à planter des arbustes au bord de la rue, où ils seront exposés aux sels de déglaçage… et à la déneigeuse.
- Délimitez un endroit sur le terrain – loin des plantes fragiles - où souffleuse et déneigeuse pourront souffler la neige sans rien abîmer.
- Repérez sur votre terrain les microclimats, les zones protégées des vents, celles où la neige s’accumule, les endroits moins sujets aux gels hâtifs et aux dégels tardifs... Ils conviendront mieux aux végétaux plus fragiles.